mardi, juillet 14, 2009

Musique!



Et oui, ça vous pendait au nez, voici donc la petite chronique musicale qui se faisait attendre depuis quelque temps. Peu de mes groupes français de référence ayant sorti de nouveauté ces deux derniers mois, j'ai ouvert mes esgourdes à tous les vents, avec des fortunes diverses. De lourds échecs (Nine Inch Nails, Sonic Youth), des mélodies pas désagréables mais vite oubliées (Michael Jackson - et oui...), des petites choses accrocheuses dont je vous entrentiendrai peut-être plus tard (Regina Spektor, Peaches)... et d'indiscutables réussites.

Je commence par une valeur sure, Placebo, qui sort après trois années de silence Battle for the sun. On change radicalement, puisque le batteur (presque) original du trio a été remplacé, et qu'une violoniste est en passe de devenir membre à part entière du groupe. On change également le style qui devient moins sombre et plus épique, aidé en cela pas la fougue du nouveau jeune batteur.
On change radicalement mais... au final, ça ne change pas fondamentalement. Battle for the sun reste du Placebo pur jus, frontal, torturé, indissociable de la voix du chanteur. Comme d'habitude à la première écoute, j'ai eu plaisir à retrouver ce groupe que j'aime beaucoup. Comme d'habitude, je me suis surpris à penser à autre chose lors des écoutes suivantes, et me suis dis que cet album était bien mineur. Et comme d'habitude, j'ai réalisé que je l'ai écouté en boucle pendant un mois avec grand plaisir!
Bref, cet album est un digne successeur de la discographie du groupe, plaira à leur large public, et continuera a rebuter le reste des auditeurs.

Un peu à reculons, je me suis lancé dans l'écoute du dernier Gossip, Music for Men. Si le groupe existe depuis une dizaine d'année, il n'a connu un large succès que depuis deux-trois ans avec Standing in the way of control. J'étais quelque peu sur la défensive car je craignais le coup publicitaire tant j'entendais parler de la grosse-chanteuse-lesbienne-à-la-pèche-incroyable-sur-scène. Ca avait des petits airs de Star Ac' un peu déviante...
Et bien je me suis pris une grosse baffe à l'écoute de l'album. Il est vrai que la chanteuse (Beth Ditto) crève l'écran et est omniprésente. Mais ça me semble tout à fait pertinent tant sa voix est belle et puissante et son dynamisme communicatif. Et surtout, elle est loin d'être lâchée en rase campagne pour faire de virtuoses tours de force sans grand intérêt. Ses petits amis la soutiennent d'un rock indé solide bien senti et parfaitement en place.
Voila un disque produit aux petits oignons et qui sent donc un peu le marketing, mais un marketing mis au service de tant de talent et de sincérité qu'on serait bien bête de bouder son plaisir.

Mais je ne vais pas vous abandonner en pure terre anglo-saxonne car l'album que je préfère de cette cuvée (outre l'indispensable Monsieur Roux dont je vous ai parlé il y a peu) est Ivan avec un i. Ses chansons ne sont pas en écoute sur Deezer, alors allez donc jeter une esgourde sur son site, par exemple à J'aime plus les filles ou Moi j'ai Paris (ma favorite, Moins de cent, n'est malheureusement qu'en écoute partielle sur le site de la fnac).
Ivan est l'ancien chanteur de mes chouchous les Fatals Picards, qu'il vient de quitter pour se lancer dans une carrière personnelle. On comprend bien pourquoi à l'écoute Du temps à louer: s'il a gardé sa voix rentre-dedans et une affection pour les guitares saturées qui apparait ponctuellement, il a mis un mouchoir sur son énergie bondissante punkoïde pour prendre un virage romantique. Et oui!
Et bien que j'adorais le second degré teinté de politique des Fatals, je ne regrette pas du tout ce choix. Avec sa plume mal dégrossie et ses expressions à la limite de la correction grammaticale, le bonhomme a un vrai style riche de métaphores étonnantes mais d'une justesse confondante qui m'ont retourné plus d'une fois. Un écriture parfaitement au diapason de son style de fanfaron malpoli qui a le courage de nous faire découvrir une sensibilité des plus touchantes.
Ca a l'air prétentieux comme ça, c'est en fait tout naturel et parfaitement modeste. J'ai beaucoup aimé.

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