jeudi, juillet 10, 2008

Deux bons polars

Et là, je surprends doublement mon auditoire. D'une part, ce post suit de moins de 24 heures le précédent. Et d'autre part, il ne porte sur aucun des (nombreux) sujets sous-cités. Ah c'est que je soigne mes effets!
Si, Gael couché, j'ai rarement l'énergie de vous écrire un petit mot, je lis beaucoup. C'est ainsi que j'ai pu, en sus de mes Spiegel, Telerama et Courrier International hebdomadaires (j'ai de longs trajets en transport en commun, je vous rappelle), régler leurs compte à un nouveau Connelly, et au dernier Vargas (j'ai en outre pas mal de temps morts à meubler durant les têtées, je vous rappelle).
L'un comme l'autre flirte avec l'excellence, mais est tempéré par un bémol assez mineur. Ah bah merde, faut bien faire un peu la fine bouche pour ne pas lasser ses lecteurs!

Le dernier Vargas - un lieu incertain - regorge de toutes les qualités que l'on connait à son auteur. Les personnages sont attachants, la langue musicale, la narration regorge d'anecdotes poétiques, et l'intrigue est accrocheuse.
Mais le petit bémol habituel empêche le roman d'accéder à l'excellence (à mon sens). Cartésien comme pas deux, j'ai du mal à avaler certaines péripéties et explications. C'est dommage, car l'intrigue est par ailleurs fort bien foutue et convaincante, mais quelques autres points et de trop nombreuses coïncidences me chiffonnent.
Mais soyons clairs, ça reste du très bon, comme à l'accoutumée!

C'est aussi un polar, mais le style est complétement différent: Le poéte de Michael Connelly. Point de poésie mais une narration dense, précise, hyper-réaliste. Un chroniqueur judiciaire enquête sur le pseudo-suicide de son frère qui s'avère plus compliqué qu'il n'y parait et le mène à croiser la piste d'un serial killer. Ta-ta-ta!
Il s'agit parait-il d'une des oeuvres maitresses de Connelly, et c'est vrai que les qualités que j'avais déjà trouvé à Trunck Music sautent aux yeux ici encore. La narration est sobre, mais hyper maitrisée. Les personnages sont attachants et très réalistes, et l'histoire est racontée de manière sacrément efficace. La quintessence du polar, en quelque sorte.
Mais je vais me permettre d'ajouter un bémol, encore plus minime que celui porté au débit de Vargas, à ce concert d'éloges. De part et d'autre d'un bouquin raconté à 95% du point de vue du journaliste, Connelly intercale quelques chapitres racontés par le serial killer. Des chapitres extrêmement malsains (car il s'agit d'un pédophile, en plus), qui n'apportent rien à la tension dramatique tant le procédé manque de finesse.
Je recommande donc très volontiers cette excellent polar, mais conseille de sauter les chapitres en question (aisément identifiables) pour un bonheur de lecture absolument complet. Rassurez-vous, vous ne perdrez rien de l'angoisse de la traque, et vous prendrez les coups de théâtres en pleine tête comme tout le monde!

Aucun commentaire: