samedi, juillet 12, 2008

Six feet under

Maintenant que nous nous sommes débarrassés de l'emprise des séries suivies en parallèle de leurs diffusions aux Etats-Unis (Desperate Housewives et - pour la dernière année - Lost), nous prenons le temps de nous remettre à jour chez les grands classiques. Après les extraordinaires Sopranos dont je vous ai déjà détaillé tout le bien que je pensais en plusieurs occasions, nous nous sommes attaqués aux deuxième grand pilier de la réputation de la chaine cablée HBO: Six feet under (okay, je vais un peu vite en besogne dans mon choix des pilliers en ignorant Oz - trop dur - et surtout Sex and the City - trop fille).
Le thème de la série est encore plus étonnant que celui des Sopranos (la vie peu glamour de mafieux new-yorkais, entre soucis familiaux, cure chez le psy, petitesses financières et quelques éclats de violence, je vous rappelle): on suit simplement le quotidien d'une famille de croque-mort, de nos jours à Los Angeles. Le pitch a de quoi rebuter: on y flaire l'ennui à des kilomètres, et tout au plus peut-on espérer un peu d'humour de mauvais goût.

Point, mon ami. Si vous pouvez me permettre, vous vous gourrez (comme nous avant vous) totalement.
L'intérêt majeur de la série est de nous faire suivre des personnages succulents, complexes et attachants. Il y a la mère anciennement coincée qui découvre sa nouvelle liberté de veuve avec étonnement. Le fiston propre sur lui qui tarde à révéler son homosexualité à ses proches. L'autre fiston, rebelle affolé par la mort qui va se laisser convaincre de poursuivre l'entreprise familiale. Et la petite dernière, lycéenne décalée en perpétuelle remise en cause.
Bref, autant de prototypes réjouissants (et je ne complète pas la galerie de portraits avec Keith, Rico et Brenda), mais qui sont bien plus fins qu'il n'y parait et qu'on prend plaisir à voir évoluer pendant plusieurs saisons.

Et c'est alors que le cadre - le funérarium - prend toute son importance. D'une part il est prétexte à de multiples rencontres avec des destins tour à tour tragiques, poétiques... et quelque fois tout simplement marrants! Il faut préciser que chaque épisode commence par une scenette présentant le mort du jour: ce n'est pas par simple plaisir pervers, mais pour introduire les personnages secondaires de l'épisode, et avec eux la thématique dont parlera l'épisode.
Mais d'autre part, surtout, ce funérarium mène à se confronter - évidemment - au thème de la mort. Et c'est bien pour cela que cette série a gagné un immense respect critique: elle arrive à se frotter encore et encore à un des sujets les plus casse-gueule et les plus tabous qui soit, et à s'en tirer avec panaches. C'est fait avec tant de doigté qu'on en retient de grands moments d'émotion, et qu'on y développe quelques réflexions pas triviales.

Et enfin, cette série est pétrie du talent dont sont coutumiers les grands spécialistes américains. Graphiquement, elle est superbe; et les acteurs sont tous plus attachants les uns que les autres. Bref, on adore!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

j'ajouterai que le créateur de la série est le scénariste de "American beauty", film superbe de finesse, humour noir et complexité.