lundi, août 10, 2009

L'hirondelle avant l'orage


Que faire en cette semaine italienne caniculaire, nourri-logé-blanchi et - surtout - Gaelou gardé? Et bien lire, que diable!
A jamais séduits par le monument la compagnie de Robert Littell (oui, le père de son fils) dont je vous avais parlé ici même, Elena et moi-même nous sommes rués d'autant plus rapidement sur son dernier roman, l'hirondelle avant le l'orage, que nous n'en avons entendu que des critiques enthousiastes.
Littell, à l'origine grand reporter pour Newsweek chargé des affaires russes et moyen-orientales, continue à s'intéresser à la Russie de la guerre froide dans ce roman très proche de la réalité historique. Autour du triste destin du (parait-il) grand poète Mandelsman, déporté par la tchéka de Staline, il nous fait vivre de différents points de vue le poids étouffant de la terreur stalinienne, au plus fort de la paranoïa du Kremlin.
Si l'on n'a de toute évidence pas cette fois-ci affaire à un roman d'espionage haletant dont le gros des protagonistes principaux est inventé, on reste proche de la Compagnie par la maîtrise narrative discrète de Littell. S'il écrit dans un style direct, sans artifice, presque journalistique (et pour cause), il choisit une construction complexe où une petite dizaine de personnages nous décrivent les événements de leur point de vue. Voilà qui a le triple avantage d'autoriser différents éclairages sur l'intrigue, de permettre quelques digressions sur des personnages secondaires, et surtout de donner du rythme et du souffle à cette histoire.
Car c'est surtout cela la qualité de ce livre: il est passionnant, il vous absorbe de la première à la dernière page bien que l'on voie assez vite comment les choses vont se terminer. Ce qui rend d'autant plus frappant le climat de peur pure qui habitait la société russe en ces années 30.
Superbe et édifiant.

1 commentaire:

Une qui suit a dit…

Bravo, c'est bien de lire de la littérature dont l'action se déroule dans un pays où il fait souvent froid, voire très froid. Nul doute que ça rafraîchit un peu . . . moins qu'un tour en scooter mais bon . . .