mardi, mars 09, 2010

Kill rabbits now

Le silence bloguesque se faisait long.
Je pourrais vous raconter que je passe mes journées, prostré, à rabâcher les sujets possibles à aborder (Domenech suite à mon accablante fréquentation du pire public du monde; une polémique que j'ai lancé au boulot comme quoi le ski - cher, loin, froid, blindé - est une activité de gros naze; les chroniques ciné, bouquin et musique...). Et que je suis étreint par l'angoisse de la page blanche, par la crainte de ne pas être au niveau de mes productions himalayennes habituelles, par la paralysante panique d'imaginer vos milliers de visages déçus devant un post qui ne serait pas à la hauteur.
Et bien je ne recourrai pas à ce triste procédé. (D'ailleurs, vous savez bien que l'explication ne tiendrait pas la route tant il est certain que chacun de mes posts dépasse le niveau pourtant stratosphérique du précédent). Je peux me permettre cette franchise car, mieux que des explications parcellaires pour mon silence (San Diego, une liste de lectures étourdissante, des week-ends par monts et par vaux, un entrainement au marathon prenant et émaillé de performances à couper le souffle, la flemme), j'ai un coupable idéal.
Et je vais le balancer.
J'aime pas ça, mais il l'a bien mérité.
Mesdames et messieurs, si vous n'avez rien lu de moi depuis deux semaines, c'est la faute à l'immonde...
LAPINOU
Et oui.
Cette créature infernale, dont les yeux réussissent le tour de force d'être à la fois globuleux et injectés de sang, me pourrit la vie. Elle sabote mon sommeil, rend ma femme irritable, et m'interdit tout loisir.
Cet être abominable n'est pas une simple monstruosité de la nature. Non, elle est sortie du cerveau tordu de l'immonde matray. La moindre de ses courbes inélégantes, le plus petit détail du reflet de son regard idiot, a été mûrement réfléchi. Quel esprit tordu pourrait consacrer des centaines d'heures de son temps libre, et mettre toute une science de graphiste acquise grâce à une éducation, soit dit en passant, largement subventionnée par nos impôts (par ailleurs beaucoup trop élevés, c'est typiquement français) pour effectuer des centaines d'heures de test afin de produire la plus imparfaite des créatures?

Toujours est-il que ce nouveau Frankenstein, ravi de son joli court-métrage bustero-fécal, a naïvement présenté une figure à l'effigie de lapinou à mon enfant. Loin de répondre par un rire frais dont il a le secret, celui-ci a logiquement hurlé, révulsé, en proie à une terreur primale. Et il en est resté durablement traumatisé.
Cette peur s'ajoutant à d'autres, le très jeune homme ne supporte plus de s'éloigner de plus de trois centimètres de nous, ce qui limite fortement nos loisirs. Par ailleurs, il se réveille régulièrement terrorisé et tremblotant. Cela se paye par une série de cernes concentriques sous le visage de votre serviteur, d'autant moins enclin à saisir la première demie-heure de son emploi du temps de libre pour blogger que sa femme, épuisée elle aussi, est absolument irritable et lui rend la vie impossible (je fais tout mon possible pour favoriser des commentaires).

C'est ainsi que cette nuit - véridique - Gaelou a hurlé à 3h30 du matin. Inconsolable, il a résisté sans ciller jusquà 7h à tout notre arsenal habituel de consolation: présence rassurante, petite chanson, courte prise dans les bras, abandon vingt minutes à son sort, rapide séjour dans notre lit, re-abandon sous les insultes, séjour plus long dans notre lit, bénage dans le lit parapluie déplié pour l'occasion à 4h30 du mat'... et séjour indéfini dans notre lit.
Et pour votre information, le 'séjour dans notre lit' n'est pas un moment aussi tendre que vous imaginez peut-être. L'animal est remuant et bruyant. Il lâchait régulièrement dans un souffle (re-véridique):
"A peur lapinou"

3 commentaires:

Une mamie partagée a dit…

Pauvre Gaelou qui a peur de Lapinou! Pourtant, ce petit lapin est tellement en quête d'amour. Doit-il muter en Poissonou pour s'attirer les faveurs de p'tit Gael? Ah, rien n'est simple sur cette terre. Deux petites créatures inoffensives qui se meuvent dans un monde hostile et néanmoins se rejettent (enfin, une des deux. . .). Nul doute que le papa classé SH (Super Héros) au semi-marathon va convaincre son rejeton à accepter le rejeton de Matray, promis à un grand avenir. Patience et longueur de temps . . . dit-on . . .

Unknown a dit…

Très bon !
Une commentaire s'impose à moi naturellement : lapin !

matray a dit…

impeccable !
je ramène le pingouin et l'indien la semaine prochaine, promis !!