mardi, février 17, 2009

Presque super

Deux films au programme de cette chronique cinéma, deux films qui ont en commun d'être de grandes machines Hollywoodiennes et d'avoir éveillé de ma part de belles attentes: Les noces rebelles et L'étrange histoire de Benjamin Button. Ils ont aussi en commun, sans être déplaisants, de ne pas complètement avoir tenu leurs promesses, à mon sens.

Les noces rebelles (le titre est mauvais) raconte les difficultés d'un couple qui s'est toujours cru brillant et différent de la moyenne, mais qui constate qu'il mène finalement la vie de tout le monde dans ces années 50 Etats-Uniennes. Madame s'occupe de la maison et de ses deux enfants, Monsieur végète dans un boulot de bureau qui ne le plait pas. Prenant conscience de la chose, ils vont essayer de se lancer dans une vie qui leur plairait plus.
Quand le réalisateur d'American Beauty s'empare d'un tel sujet, on peut s'attendre à un film bien acide sur l'american way of life (et par delà, notre quotidien à tous). Quand en plus les deux rôles majeurs (et omni-présents) sont défendus par les excellents Leonardo Di Caprio et Kate Winsley, on peut même s'attendre à quelque chose de grand.
Et ben finalement, je n'ai assisté qu'à quelque chose de correct. De pas mal. Di Caprio et Winsley sont effectivement étourdissants de justesse. Mais le film ne parvient pas, à mon sens, à maintenir toute la tension brillamment installée par la scène d'ouverture. C'est un tout petit peu trop long, un tout petit peu trop lent, un tout petit peu trop appuyé pour être le formidable film intransigeant que ça aurait pu être.

La critique de la longueur peut aussi être faite à Benjamin Button. Là encore, tous les indicateurs étaient au vert fluo: deux acteurs que j'aime beaucoup (Brad Pitt et Kate Blanchet), et surtout un réalisateur aux manettes dont j'ai apprécié (voire adoré) chacun des films (David Fincher).
Pour ceux qui seraient passés au travers, le film raconte la vie de Benjamin Button, né vieillard et qui rajeunit progressivement. Ce pitch étonnant aurait pu donner le meilleur: des mises en situations intimistes touchantes concernant l'apparent vieillard qui découvre la vie, l'homme dans la force de l'âge qui s'éclate comme un ado, l'enfant qui devient sénile, ou surtout l'apparent jeune homme qui vit une belle histoire d'amour avec une femme destinée à vieillir quand lui rajeunit. Le tout enrichi par quelques effets spéciaux ahurissants.
Malheureusement, Fincher se croit obligé de faire également de son film une épopée à la Forrest Gump, sur le mode "je vais vous montrer mon héros traverser le siècle en 2h45". L'Amérique des années 30, la seconde Guerre, un tour du monde, le New-York des années 50, et hop, vous en aurez pour votre argent, m'sieur dames, venez voir ce grand spectacle!
Si cette politique est certainement pour beaucoup dans le succès du film, je trouve que ça pollue pas mal son propos. Benjamin Button, retaillé en 1h30 pour être recentré sur les sentiments du héros, c'eut eu pu être grandiose. Dans l'état actuel des choses, je trouve le film bon, très émouvant sur sa fin, mais inutilement tape-à-l'oeil.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

embobineur va !!!
c'est très bien dit tout ça.
mais je ne suis pas comlplètement d'accord, surtout sur les Noces rebelles (tu as raison, Revolutionary road est bcp plus parlant comme titre) que j'ai trouvé bouleversant de justesse. et pis merde, je l'avoue, pour benjamin button non plus car j'ai pleuré comme une madeleine, alors je te laisse imaginer ce que ça aurait donné si l'histoire avait été centrée à 100% sur le héro ! je m'en serais pas remise !!!