samedi, mai 12, 2007

Florilège de temps forts malgaches


Puisqu'il est bien difficile de narrer sur un blog un voyage aussi dense et dépaysant que celui que nous avons fait, je vous livre quelques temps forts de ce superbe voyage en attendant l'édition prochaine en livre de poche de notre carnet de bord (ou une belle soirée diapo-rhum).
Je me concentre sur nos petites aventures pittoresques, ce qui ne constitue qu'un des nombreux aspects du voyage. N'oublions pas les paysages incroyables et variés, et le dépaysement complet notamment!

Voici donc les temps forts:
  • Le déjeuner du 24 avril dans une gargotte authentique, c'est-à-dire misérable, surplombant la division viande du marché local. Pas cher, pas mauvais et finalement pas dangereux (ils ne proposent que des mets archi-bouillis), mais pas ragoûtant!
  • La ballade dans un village de fabriquants de petites voitures à partir de cannettes, à la faveur d'une erreur de direction (25 avril). Des gosses souriants nous ont accompagné lors de notre promenade sous une lumière dorée incroyable, sans jamais rien réclamer.
  • Le passage au commissariat de Tana suite au vol de papiers de l'un d'entre nous (26 avril). Couloir extérieur misérable, murs crasseux, plafond troué, mais accueil par un commissaire chic en costard noir avec foulard rayonnant l'incompétence, mais se donnant des airs de fin limier. Un joli sketch.
  • Le mariage, réussite complète: bouffe géniale, ambiance superbe grâce à un groupe jouant live avec talent, animations sympas, et surtout deux mariés crevant l'écran. Nat' magnifique et disponible, et Fred super classe et irradiant de dynamisme (27 avril).
  • Notre mise à la porte de chez les "amis" de Fred et Nat nous hébergeant, qui ont montré là un visage troublant. Partant une semaine à la plage, ils nous ont proprement jeté dehors à 6h30 le lendemain du mariage, sans gêne aucune (28 avril).
  • Notre errance à Antsirabé pour trouver un hotel à prix acceptable (ce qui est très relatif), sous un soleil lourd. Notre acharnement fût récompensé: la résidence des camélias était parfaite (28 avril toujours)!
  • Notre journée de ballade en VTT, avec le professionnel Laurent, à la découverte de deux lacs environnant. Superbes paysages, lacs fascinants et villageois accueillants, mais qu'il est dur d'effectuer 50 km pour bonne partie sur des pistes caillouteuses difficiles pour des fessiers non entrainés (29 avril)! Jeff nous gratifia d'ailleurs d'une jolie cascade, basculant par dessus le parapet en essayant de se faufiler à côté d'une charrue à zébu. La chute sur le béton ne laissa aucune séquelle, grâce au sac à dos qui a amorti le coup.
  • Le split du groupe, avec le retour d'Elena vers Tana le 30 avril, et le trajet de 6 longues heures vers Fianarantsou en taxi-brousse avec la tourista! Loué soit l'Immonium, médicament constipateur qui m'a permi d'endurer l'épreuve dans une relative sérénité (30 avril).
  • Le réveil très matinal à Fianra. Des centaines de chiens, chèvres, coqs et autres gallinacés hurlent tout ce qu'ils peuvent au lever du soleil (5h30 quand même), épaulés par les centaines d'églises du coin (1er mai).
  • Le choix du guide pour nos deux randos du lendemain dans le massif d'Isalo. Nous avions choisi dans un premier temps un rabatteur de notre hotel qui avait l'air compétent, avant que le personnel de l'hotel ne nous le déconseille dans un chuchottement (il n'était en fait que porteur). Devant l'effacement de Jeff, j'ai donc dû nous dédire, puis choisir un guide officiel dans le brouhaha de l'office nationale des forêts. Nous avons fini par nous joindre à un petit groupe très sympa de deux français et une anglaise.
  • La première journée de rando dans le massif: de 8h à 17h, avec 400m de dénivellés. Des paysages incroyables et variés, mais des petites douleurs dans les jambes à la fin de la journée, et un petite fatigue mentale à force de toujours regarder où on mets les pieds (2 mai).
  • Le repas du dernier soir à Isalo, notre table étant entourée de phénomènes de foire: la patrone des lieux bourrée et cherchant à faire danser tout le monde sur n'importe quoi, un groupe de quatre rastas superzens, un groupe de touristes asphyxié par un randonneur ramenant sa fraise de grand globe-trotter sur tous les sujets, et surtout trois russes incroyables. Un couple poupin, portant le même T-shirt orange à rayure (agrémenté d'un foulard de scout pour monsieur). Et leur ami, petit bonhomme tout sec à moustache (genre mineur de Zola, ou coureur du tour de France des années 30), qui ne s'est pas départi de sa lampe frontale de tout le repas. Un feu d'artifice, amorcé la veille par une communauté chrétienne de carte postale (3 mai).
  • Notre imprudente séparation, à Jeff et à moi, à Tuléar, pour à la fois poster nos cartes et changer notre fric. Il nous a fallu une demie-heure pour nous retrouver sous un soleil de plomb (4 mai).
  • Et surtout, l'épopée de notre dernier taxi brousse qui devait relier Tuléar à Ifaty (20 km). Alors que le départ semblait imminent, nous avons attendu deux heures sur la remorque du poids lourd grossièrement aménagé pour accueillir une trentaine de personne. A la fin, nous étions une cinquantaine, à côté de nombreux sacs, barils suspects (essence?) et même poules montés par les voyageurs. Ce chargement a eu lieu dans une ambiance tendue, entre hurlements du personnel et klaxons du conducteur. Nous sommes alors partis de nuit, sur une piste horrible bringuebalante nous envoyant régulièrement dans les branchages. Nous avons évidemment crevé, puis sommes sortis à l'aveuglette car personne ne savait nous indiquer d'hotel. Heureusement, une bonne âme a pu nous mener à bon port au terme de 4 heures d'odyssée.
  • Enfin, l'annulation de notre vol de retour, sans que nous soyons prévenus. Aucune compensation, malgré les efforts de Jeff qui a réussi à faire monter l'affaire jusqu'au chef du chef de la chef de la chef de la guichetière.
Voila pour l'essentiel de nos émotions, à gros traits (et en faisant abstraction du vilain Sarkozy). Plus de détails, et des histoires complétementaires, contre une enveloppe timbrée et un rhum!

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